Le weekend est déjà arrivé, le
temps file à une vitesse improbable…Hier, cela faisait tout juste un mois que
j’avais débarqué sur le sol Australien... Quand je prends de la distance face à
ce que je vis, je me rends compte à quel point c’est une aventure
extraordinaire à tout point de vue.
Un mois de joies, de peines, de
sport, de lectures, de vaches, de lettres, d’articles, de prières, de temps
pour soi et pour les autres, de travail …de Vie !
Ici il est 7 h 48, le générateur ne
fonctionne pas encore. Aucun bruit ou presque, c’est calme… Seul le celui des
pas d’Amélie résonne sur le plancher. Quelques oiseaux chantent et animent
comme tous les matins mon réveil. De ma fenêtre, j’aperçois quelques kangourous
qui sautent dans la forêt encore endormie. Il fait froid, je suis sous mes
trois couvertures dont l’une remonte jusqu’à mon menton.
Je repense à la journée d’hier,
Samedi.
Edgar nous a parlé d’un Koala
qui, le long du fleuve asséché, vit sa petite vie à la cime des arbres. Nous
étions ravis de l’apprendre et nous sommes partis à sa recherche. Mais
l’exercice s’est avéré plus compliqué que prévu. En effet, d’une part le fleuve s’étend sur une longue
distance et d’autre part ses rives sont difficiles d’accès. Il est impossible
d’y arriver en voiture car la surpopulation d’arbres nous bouche le passage. De
plus, marcher à travers les herbes hautes, slalomer entre les buissons et
contourner les fourmilières devenait très vite compliqué et prenait surtout beaucoup
de temps.
C’est ainsi qu’un soir, nous
avons demandé à Edgar si nous pouvions emprunter ses Quads le temps de quelques
heures afin d’explorer un peu plus en profondeur Mont Norman et de chercher par
la même occasion le fameux Koala de la station.
Sa réponse a tout de suite été
positive !
Le nombre de ces engins s’élève à
4 dont un est en maintenance. Le compte parfait pour Amélie, Timothée et
moi-même ! Hier vers 15h45 nous étions devant le garage avec Edgar. Les trois bolides arboraient fièrement leur
couleur bleue flashy et n’attendaient plus que nous ! En bon professeur,
le vieil homme nous a montré les principales pièces qui constituaient nos quads
et fait avec nous les vérifications principales : pression des pneus,
huile, liquide de refroidissement, batterie… Après quelques recommandations de
sa part, nous étions partis.
Direction Rockspear ! Une
fois arrivés au niveau du fleuve nous sortîmes des sentiers battus. Le bruit
des moteurs résonnaient dans la forêt, de la fumée de poussière se dégageait
dernière nous et le bruit au combien agréable des branches qui craquent sous
les roues se répandait en écho. Après une dizaine de minutes, je découvris une
petite descente menant au fleuve. Celle-ci était de bon augure car elle nous
permettait de nous retrouver dans le lit de la rivière et ainsi d’éviter les
désagréments des branches cinglant notre visage. De plus, c’était une bonne
manière d’avoir une vue globale de ce qui nous entourait (plus facile et rapide
si nous voulions trouver le Koala). Nous la prîmes donc.
Une étendue de sable s’ouvrit à
nous. Le soleil projetait l’ombre des arbres sur ce désert encore immaculé de
toute trace humaine et réchauffait l’atmosphère. Au milieu de ce désert, des
groupes d’arbres se dressaient sur des petites îles formées par l’eau de la
« Wet season » (saison humide). Nos Quads marquèrent le sol mou, qui
de dérobait sous nos roues. Rien de plus agréable que de parcourir cette
immensité. La douceur du soleil et le vent caressaient ma peau desséchée par la
poussière et le sable.
Je décidais de prendre à droite
un étroit chemin pour remonter sur une des îles, mais mon quad resta prisonnier
du sable. Reculer avancer, reculer avancer…Ne pas s’arrêter. Le quad se démena
puis avança de quelques centimètres à reculons. Génial ! Ne pas s’arrêter,
accélérer… Au loin, le bruit des moteurs s’éloignait…. Je repris de l’élan et
le bolide passa sans broncher. Super !!!
Après un certain temps d’attente,
un quad arriva, c’était Tim.
« Où est Amélie ?
- Elle est partie devant,
m’informa t’il. »
Il partit à sa recherche, puis
comme je le voyais au loin s’éloigner, je décidai de le suivre. Un bruit de
moteur m’arrêta dans ma lancée, Amélie!!! Située au niveau de la pente, elle était
elle aussi, coincée par le sable. Au loin, Tim continuait sa trajectoire
rectiligne à une allure folle, il s’amusait bien ! Nous décidâmes de le
rejoindre. Sans doute pensait-t-il qu’Amélie était encore devant… Au milieu de
notre course un témoin rouge s’alluma sur mon tableau de bord : liquide de
refroidissement. Je décidai de m’arrêter. Amélie était devant moi, elle finira
bien par se rendre compte que je ne la suis plus.
Que se passe-t-il?
J’éteins le quad, un bruit de
bouillonnement se fait entendre. J’ouvre le couvercle en plastique coté
latéral, un des bouchons n’est plus là, plus de liquide de refroidissement !
Il était temps que je me stoppe.
Après un moment d’attente, les
deux Quads arrivèrent. La panne expliquée, Tim rajouta un peu d’eau du bidon (destinée
au départ à nous hydrater) située sur le devant de son quad. On le ralluma,
plus de témoin…Ouf !!!
Apparemment, de magnifiques paysages
étaient à voir d’après les deux compères. Je laissai le quad au milieu du sable
(plus prudent) et j’embarquai sur celui d’Amélie.
En effet, un peu plus loin, un
mur de roches rouge et ocre se dressait devant nous. L’eau y étant présente en
été, elle avait dessinée et sculptée des failles dans lesquelles nous
pénétrâmes. Les Quads restés en bas, nous escaladâmes ses roches. Nous étions
seuls, debout, silencieux, les yeux émerveillés par tant de beauté, regardant
nos Quads devenus si petits. Le fleuve devenu sable, s’étendait de l’autre coté
sur une distance qui me semblait infinie.
En redescendant, nous aperçûmes
des traces de pattes, il s’agissait probablement de celles d’un dingo, chien
sauvage aux allures de loup, dont les hurlements se font entendre parfois la
nuit.
Le temps passa vite, déjà le soleil
devenait moins fort et glissait derrière les arbres. Sur le chemin du retour nous allions doucement
afin de ne pas avoir d’autres problèmes avec les quads. Un c’est déjà bien
assez ! =)
Arrivé à destination, nous informâmes
Edgar de ce petit incident. « Ce n’est pas grave nous dit-il, on verra ça
demain. »
Génial cet Edgar ! Merci,
mille fois merci pour ce cadeau ! A défaut d’avoir aperçu le koala nous
avons découvert une partie de Mont Norman que peu de gens connaissent… J’en ai
des images plein la tête et nous essayerons de refaire ça un autre jour, aller
un peu plus loin, explorer de nouveaux lieux ! Mont Norman nous cache
encore bien des choses !
A plus tard !!!!!
« J’ai la nostalgie d’une de ces vieilles routes sinueuses et
inhabitées qui mènent hors des villes... une route qui conduise aux confins de
la terre... où l’esprit est libre... » Henry David Thoreauml