La vie à Lara

Depuis le 12 Aout Tim et moi sommes à Lara, la deuxième Cattle Station d’Edgar.

Adam, le fils d’Edgar avait besoin d’aide pour réaliser les musters et les drafts. La durée établie au départ était de 3 jours, 3 jours qui se sont transformés, comme vous avez pu le constater en…. 3 semaines ! Je ne vous explique pas pour l’organisation ! =D Bref !

« Les prévisions sont difficiles,   surtout lorsqu’elles concernent l’avenir.»  Pierre Dac

Une route bien différente de Mont Norman

Ce deuxième site se situe à environ 1 heure et demie de Julia Creek. Pour y arriver, une route étroite et goudronnée (ça change de Mont Norman) au cours de laquelle nous croiserons de nombreuses fois  des panneaux tels que "Floodway", "Please reduce speed" ou "Be careful Kangourous".

Les paysages rencontrés sont très différents de ce que nous avons l’habitude de voir à Mont Norman : du sable ou de l’herbe couleur or à perte de vue donnant l’impression d’un ciel infini. Le site est totalement naturel, la main de l’homme n’y est pour rien dans le désert que nous traversons. Quelques arbres malgré tout le long de la rivière un peu moins sèche qu’à Mont Norman puisque quelques flaques sont présentes (oui ok ce n'est pas énorme mais bon il ne faut pas trop espérer en cette saison! ;)).

Une jolie propriété

Au détour d’un virage un panneau noir pointe le bout de son nez : Lara.  A partir de là 5 km de rocailles nous attendent pour atteindre la ferme que nous percevons malgré la distance. Ici c’est plat, très très plat !

L’habitation est située en plein milieu de rien. C’est une jolie maison blanche, bien entretenue, clôturée, bordée par quelques arbres plantés çà et là qui donne de l'ombre à la maison. Des moustiquaires sont accrochées aux fenêtres, et des fleurs sont présentes l'entrée. 

A gauche de la maison, un poulailler a été aménagé par la femme d’Edgar : dindes, poules et canards cohabitent! Mais les poules ne sont pas les seuls habitants que nous rencontrons : des poddies (veaux orphelins), des kangourous et des oiseaux vivent autour de la maison, un vrai petit paradis !

Niveau équipement, Lara possède un Cattle Yard nettement plus moderne qu’à Mont Norman  (les Musters y sont très fréquents) et trois hangars qui abritent non seulement la nourriture des bêtes mais aussi des machines telles que le grader, le loader, des quads et des 4X4.

Une surface moins importante qu'à Mont Norman

Ici la surface est de 90 000 ha pour 3000 vaches, un peu plus petit qu’à Mont Norman mais la terre y est bien meilleure pour la pousse de l’herbe car le sol se fissurant à cause de la sécheresse se renouvelle sans cesse. Et puis la quasi-totalité de la surface (les ¾) étant dénuée d’arbres, la superficie octroyée aux vaches est bien plus importante. Seul bémol, l’ombre des arbres manque au bétail même si celles-ci  résistent sans problème à des températures élevées (pouvant aller jusqu’à 45 degrés pendant la Wet Saison).

Ainsi, grâce à la quantité d’herbe et à sa qualité, Lara pour objectif principal l’engraissement des vaches, (Pour rappel, la station de Mont Norman est réservée à la reproduction des vaches).

La vie de la maison 

Ici la vie est bien différente de celle à Mont Norman. Nous partageons la vie de famille puisque nous logeons dans la maison. Une chambre pour chacun nous a été attribuée, équipées d’un lit et d’un bureau, elles sont spacieuses et propres. Toutes les fenêtres sont ouvertes mais contrairement à Mont Norman des moustiquaires sont présentes pour éviter l’entrée des insectes ce qui est plutôt une bonne chose (ça nous change des piqûres non-stop de Mont Norman ! ;)). Niveau bestioles en tous genres nous sommes servis : beaucoup de serpents aux alentours de la maison et pas des gentils. Ainsi pour parer à cela, des plots ont été mis en place pour les éloigner: toutes les 2 minutes un bip retenti. Cela fonctionne bien car là où les petits plots sont installés il n’y en a aucun (tant mieux me direz-vous !) :D

Ici la cuisine est exquise, le repas est déjà prêt lorsque nous rentrons de nos journées de travail, la maison est propre et grande. Je redécouvre le plaisir de marcher pieds nus ou en chaussettes sans avoir peur de marcher sur des insectes morts ou des objets non iddentifiés! Formidable je vous assure! =) De plus la douche est propre et notre linge sent bon!!!! Hihi! =)

Coté internet, un seul ordinateur permet d’y accéder, il se trouve dans le bureau. Comme celui ci est équipé d’un clavier qwerty, je pré-écris les articles sur Word que je vous poste ensuite :D

Voilà pour la présentation de la ferme, si vous avez des questions n’hésitez pas !

Bonne journée !!! =D

Le rodeo!!!! =D

Hello tout le monde,

Que le temps passe vite, très très vite ! Beaucoup de choses se sont passées depuis que je vous ai laissés!

Les 8, 9 et 10 Aout 2014 avait lieu le plus grand rodéo de tout l’hémisphère sud. Celui-ci se déroulait à Mont Isa, une ville perdue au milieu du Bush, centre économique de la région, réputée pour ses mines d’or, de zinc et d'argent. (je vous mets en lien le site de la ville: http://www.mountisamines.com.au, http://www.mountisa.qld.gov.au/).

Trois jours de folie étaient attendus, des gens, des animations à n’en plus finir et des épreuves de toutes sortes.

Pour y arriver sept heures de route étaient nécessaires. Nous sommes partis de Mont Norman vers 7 heures du soir, le soleil commençait à tomber. Edgar, après quelques dernières indications et recommandations, nous a laissés partir. Nous avons fait nos adieux à Amélie qui achevait son séjour à Mont Norman et qui partait le lendemain pour le commencement de son Road Trip.

Après près de deux heures à parcourir les chemins de terre, nous avons atterri sur du bitume : quelle surprise de retrouver ce genre de route ! A partir de là une route goudronnée à perte de vue, dans le noir les phares des voitures ressemblaient à des panneaux réfléchissants et la route était si droite qu’elle nous donnait l‘impression que les voitures en face de nous n’avançaient pas. Sensation étrange… Il faillait également faire attention aux kangourous qui surgissaient de nulle part : nous avons de nombreuses fois faillit en écraser mais heureusement aucun n’est passé sous nos roues.

Dans le Bush la présence de ville est possible tous les 300 km environ, c’est pourquoi il fallait prévoir à l’avance le gazole nécessaire pour atteindre le prochain point de ravitaillement.

Julia Creek pointe le bout de son nez, ouf ! Nous dormons ce soir-là sur un parking, exténués mais content d’avoir parcouru la moitié du parcours.

A notre réveil, Julia Creek nous accueille chaleureusement, toilettes, douches et coin pique-nique sont prévus pour les visiteurs de passage comme nous. Bien pratique il faut avouer. Ici les gens de passage sont les bienvenus car ce sont eux qui font vivre la ville : supermarché, pompe à essence, banque et poste sont présents dans cette petite (mais alors très petite) ville de 500 habitants à peine. La ville respecte le même plan qu’à Richmond : une route principale avec tous les commerces nécessaires et des rues annexes où s’éparpillent quelques maisons surélevées. Les gens sont heureux et nous disent tous bonjour avec un grand sourire.

Partis à 7 heures 30 nous arrivons à Mont Isa vers 10 heures 30. Nous croiseons sur notre trajet de magnifiques paysages montagneux, rouge ocre ainsi qu’une faune absolument fantastique : des kangourous, des aigles, des oiseaux multicolores et j’en passe. De plus, malgré la longueur du trajet nous ne verrons qu’une dizaine de voitures en tout : une  sensation absolument géniale de liberté et l’impression d’être seul au monde vous envahie…

Nous prenons connaissance des lieux,  sans surprise, la ville est moche et polluée! Des voitures partout, des centres commerciaux, des pompes à essence et bien sûr les cheminées de la mine - que l’on aperçoit d’un bout à l’autre de la ville- au bout desquelles une large fumée grisâtre s’échappe.  Changement radicale d’ambiance, je vous l’assure !

Etonnement aucune affiche dans la ville n’est présente pour nous annoncer l’évènement, heureusement nous avions pris l’adresse ! Et merci le GPS !!

Sur place, il n’y a pas foule, le parking est à peine rempli…Nous sommes surpris : pour le plus grand rodéo de l’hémisphère Sud nous nous attendions à mieux ! Toute la journée pas grand monde (pour nous européens), le temps pour nous de prendre connaissance des différentes épreuves et règles.

Le rodéo se déroule dans une grande arène et se compose de plusieurs épreuves :

·         Saddle Bronc et Bareback Bronc 

·         Bull Riding

·         Steer Wrestling

·         Rope and tie

·         Team Roping

·         Ladies breakaway roping

·         Barrel Racing

·         Poddy Rides

Voici une Mind Map que j’ai préparé pour que vous compreniez un peu mieux les différentes épreuves.

J’espère que cela est un peu plus clair maintenant !

Samedi et Dimanche une toute autre ambiance s’offre à nous. Quand nous arrivons le parking est plein et une fois dans l’arène les épreuves s’enchainaient. Les gens tous revêtus de leur tenue du dimanche (chapeau, chemise à carreaux et jeans sont de rigueur) faisaient du bruit, encourageaient  les participants. C’est à voir une fois dans sa vie ! Des chutes par centaines toutes très impressionnantes, les chevaux magnifiquement préparés, de la vitesse, de l’action ! Bref c’était super !!!

Le soir des concerts étaient programmés, nous avons eu le droit à deux groupes connus (en Australie !)  The McClymonts (Musique Pop country) et King (Plutôt Rock country). Vraiment sympa !

Chaque soir, nous dormions dans la voiture au cœur d’un quartier résidentiel. A plusieurs reprises nous avons demandé à des habitants de nous donner de l’eau et il n’y eu aucun problème ! La mentalité est totalement différente de celle que nous pouvons trouver en France : ici les gens n’hésitent pas à ouvrir leur portes aux étrangers et donnent volontiers un peu de leur temps, ils sont généralement curieux de notre nationalité et nous posent pas mal de questions. Vraiment très accueillants ! De même, le matin lorsque nous nous levions les Australiens nous faisaient de grands signes de mains en nous disant bonjour !!! Trop fort !! =D

"Lorsque nous sommes reçus à coeur ouvert, sans être jugés, qu'on nous écoute d'une oreille intéressée, notre esprit s'ouvre." 

Sue Patton Thoele

Dimanche soir nous avons repris la route direction Julia Creek puis Lara, l’autre Cattle station d’Edgar dans laquelle Tim et moi y sommes depuis maintenant deux semaines.

Retour au calme dans le Bush Australien !

Le Rodéo!

Bonjour tout le monde!!!

Edgar nous a fait un présent absolument génial! Il nous a offert un chapeau, un vrai, en cuir de Kangourou, fabriqué en Australie! Il est magnifique!!! Merci 1000 fois merci!!!!

Pourquoi?  D'une part car il est content de notre travail et d'autre part car nous allons avec Timothée au plus grand Rodéo de l'hémisphère Sud!!!! Oui oui!! Et selon Edgar il est impossible d'aller à un rodéo sans son chapeau :)

Voici le lien vers le site: www.isarodeo.com.au  vous allez voir c'est absolument gigantesque!

Nous y passerons les trois jours puis nous nous rendrons à Lara (l'autre ferme d'Edgar) pour une semaine, où sa femme et son fils nous attendent. En effet, un lot de génisses va arriver et de nombreuses fences sont à réparer et créer.

Un programme riche en perspective!!!

Très bonne journée! Et merci à tous pour vos messages de soutien! =)

Au revoir les vaches!

Bonjour à tous !

La vie reprend son cours après l’intense mais tellement agréable période du Muster.

Camion arrivant près du Cattle Yard

Lundi et mardi les petits weaners sont partis en direction de Lara pour y être engraissés. Par la même occasion nous avons récupéré une centaine de génisses pour la reproduction sélectionnées par Adam, le fils d’Edgar pour leurs caractéristiques telles que leur robustesse, leur couleur (de préférence unie), leur posture et leurs mamelles (il ne faut pas qu’elles soient trop imposantes au risque que le petit veau ne puisse téter sa mère).

Les bêtes sont transportées par des camions de trois remorques 

et sont entassées les uns sur les autres de sorte qu’elles ne bougent pas trop pendant le voyage de 5 heures.

Mercredi, les dernières vaches ont été réparties dans la propriété à l’aide de quads de sorte que chacune ait accès à un point d’eau (dam et  trough) ainsi qu’à des bins (pour le lick). Les vaches étaient énervées et courraient dans tous les sens. L’une d’elle quitta mine de rien le troupeau à contre sens. Après quelques minutes de course effrénée entre les arbres, elle s’arrêta  finalement sous l’un d’entre eux. Je la contournai pour la faire avancer, celle-ci ne bougea pas d’un poil. Puis dans un élan insoupçonné elle se retourna et me fonça dessus !!! C’etait assez surprenant je peux vous l’assurer ! Je reculais et tentais une seconde fois de la faire bouger, cette fois ci son souffle devenu plus fort me montra clairement ses intentions…J’enclenchai la marche arrière, mais le bruit de ses sabots et le choc de sa tête contre le parechoc du quad me firent comprendre qu’elle avait été plus rapide que moi! Sacrément têtue Marguerite! Comme disait Adam, il existe parmi les vaches des « French Proof », je crois bien que celle-ci en faisait partie ! (elle a quand même rejoint le troupeau après quelques autres tentatives !)

La répartition des vaches ne peut se faire que si les clôtures sont en parfait état. En effet celles-ci permettent de partager la surface de 54 000 ha entre les 3 500 têtes présentes.  Ce sont généralement des fils barbelés répartis en trois lignes espacées d’une quarantaine de centimètres. Ici pas de clôtures électrique : d’une part car cela coûte trop cher et d’autre part cela demande plus d’entretien. Les raisons pour lesquelles les clôtures se cassent et s’abiment sont multiples, cela est généralement dû aux vaches (qui foncent dedans) et aux kangourous (ils aiment passer en dessous des fils qui finissent par se détendre). Le facteur peut être humain lorsque nous reculons un peu trop loin avec le 4X4. Ce dernier n’ayant pas de rétroviseurs, le crissement des barbelés nous fait généralement office de signal pour enclencher la marche avant. Cependant il arrive que certains fils se coupent avant même que nous ayons pu repartir...

Bref, avec Edgar nous avons réparés les clôtures de Bell’s Hollow qui en avaient grandement besoin ! Je n’avais pas mon appareil sur moi malheureusement, car la simple vue d’une photo vous aurait fait comprendre l’étendu du chantier ! Des barbelés jonchaient sur le sol poussiéreux, les poteaux en bois étaient pour la plupart cassés et ceux en métal tordus, certains fils étaient détendus et emmêlés avec d’autres. Bref il était grand temps de donner un coup de neuf à tout ça !

Le matériel requis fut :

Du fil barbelé pour combler les trous, du fil plein pour joindre les barbelés entre eux, une pince plate, un outil en forme de T et des twists pour tendre les fils.

Twist pour tendre les fils

Equipés comme des pro et formés par Edgar nous nous sommes attaqués à un bon kilomètre de fences. De 7 heures à 12h30 nous n’avons pas arrêté une minute. En fin de matinée, nous avions nos figures noircies par le soleil et la poussière et nos doigts rougis par les outils. En contre partie, le rendu final était plutôt bon ! Edgar fut satisfait du travail final, l’objectif était atteint !

Les vaches ont retrouvé leur espace naturel et leur calme. A quand le prochain Muster ? =D

« Ce n'est pas assez de faire des pas qui doivent un jour conduire au but, chaque pas doit être lui-même un but en même temps qu'il nous porte en avant.  »

de Johann Wolfgang von Goethe